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Séverine

Venise, le 7 mars 2020

La nouvelle vient d’être confirmée : nous sommes enfermés pour un mois.

Mon téléphone est étonnamment muet ce soir, ces deux dernières semaines les chats des parents des classes de mes enfants l’illuminaient sans cesse, relayant infos et rumeurs. Mais ce soir, les Vénitiens semblent réduits au silence.


Plus tôt depuis la Fondamenta, j’admirais les montagnes enneigées qui se découpaient nettement sur le ciel azur. Promesses d’un voyage. Désormais inaccessible. Ces dix derniers jours, je prenais avec légèreté les mesures de confinement. Si la fermeture des écoles m’a directement touchée, je profitais de ces vacances de carnaval prolongées. Les jours de soleil surtout. Et je souriais du calme, de l’absence de touristes et de leurs bateaux. Ce soir, moi l’optimiste qui fuit les supermarchés, j’ai tout de suite accepté la proposition de mon compagnon d’aller faire les courses demain matin à l’ouverture.


Ironie, une autre chat de parents nous interroge ; celle de la ville que nous avons quittée pour que nos enfants grandissent dans une Europe en paix. Nos amis de Tel Aviv s’inquiètent pour nous à nouveau, après l’acqua alta exceptionnelle en novembre, nous voici en « hesguer », le terme que l’on utilise là-bas pour parler de la fermeture des territoires occupés pour raisons sécuritaires. Avons-nous quitté Tel Aviv pour Jenine ?


Je dois relire "Mort à Venise."


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